Nous n’allons pas parler de musique ici, car j’en écoute relativement peu, ne retiens pas les titres, ai des goûts disons de niche bref j’aurai toutes les chances de perdre mon lectorat, non je vous parle de ma dernière trouvaille, enfin trouvaille … pour les gens comme moi qui ne sont pas à la page (page, livre…).
Cette trouvaille est le livre audio ! Quoi lire en écoutant, c’est contre nature, contre intuitif … Dans les imagiers des sens la vue est associée à la lecture et l’ouïe à la musique … Oui, mais conter, raconter cette tradition orale qui se perd, ne serait ce pas plus une forme de lecture ? je m’égare …
Tout ça pour dire,que j’adore lire, ok, ça vous aviez compris, je lis souvent pour ne pas dire tout le temps, n’importe où, n’importe comment mais parfois ce n’est pas simple, notamment en marchant … Soyons honnête, lestée comme à mon habitude d’au moins deux sacs, d’un parapluie s’il pleut, évitant (autant faire ce peut) les déchets sur le trottoir sans compter que ça me ralentit dans ma marche …
Notons, que j’ai assisté à une scène qui m’a fait sourire, je marchais, sans livre donc vous avez compris que je trouvais ça compliqué, et là je vois un papa, bébé kangourou, parapluie et Socrate à la main , j’ai dit « Chapeau bas » !
Bref, retournons à nos moutons ou plutôt à nos écoutes, parlons technique enfin un petit peu car la technique et moi …
Je me suis abonnée à Audiolibe, pour moins de 10 euros par mois j’ai le droit de télécharger un livre sur mon ordinateur et sur mon smartphone ! pour le moment j’ai un casque bluetooth offert par ma boite, si l’homme lit ses lignes je ne suis pas contre un peti Marshall je dis ça je dis rien, …
Alors Audiolibe, parfait, il me permet de stocker des livres et de les réécouter, certains n’étant pas encore sorti en poche le prix est donc raisonnable.
Revenons à mon écoute de Mars, le Royaume d’Emmanuel Carrère. 
Ce qu’en dit la quatrième de couverture,
Le Royaume raconte l’histoire des débuts de la chrétienté, vers la fin du Ier siècle après Jésus Christ. Il raconte comment deux hommes, essentiellement, Paul et Luc, ont transformé une petite secte juive refermée autour de son prédicateur crucifié sous l empereur Tibère et qu elle affirmait être le messie, en une religion qui en trois siècles a miné l Empire romain puis conquis le monde et concerne aujourd’hui encore le quart de l’humanité.
Cette histoire, portée par Emmanuel Carrère, devient une fresque où se recrée le monde méditerranéen d alors, agité de soubresauts politiques et religieux intenses sous le couvercle trompeur de la pax romana. C est une évocation tumultueuse, pleine de rebondissements et de péripéties, de personnages hauts en couleur.
Mais Le Royaume c est aussi, habilement tissée dans la trame historique, une méditation sur ce que c est que le christianisme, en quoi il nous interroge encore aujourd’hui, en quoi il nous concerne, croyants ou incroyants, comment l invraisemblable renversement des valeurs qu il propose (les premiers seront les derniers, etc.) a pu connaître ce succès puis cette postérité. Ce qu il faut savoir aussi, c est que cette réflexion est constamment menée dans le respect et une certaine forme d amitié pour les acteurs de cette étonnante histoire, acteurs passés, acteurs présents, et que cela lui donne une dimension profondément humaine.
Avis,
Formidable, je suis ébahie de ce projet, de la finesse des recherches, de l’érudition de l’écrivain et du respect de ce livre .
Pourtant ce n’était pas gagné, l’idée du livre est d’étudier l’histoire des premiers chrétiens afin de comprendre comment « une secte, mené par un homme suivi par douze personnes ressemblant à des clochards a pu s’imposer et perdurer pendant 2000 ans ».
Emmanuel, a connu une crise mystique l’entraînant à la messe tous les après midi et puis c’est passé mais lui est resté cette envie de comprendre. Il mène alors une immense enquête nous faisant voyager de la Palestine à Rome en passant par les fleuves français.
C’est un livre bien écrit, bien conté que je suis contente d’avoir écouté car même s’il est très intéressant il n’a pas ce « reviens moi » qui vous pousse à décaler vos heures de sommeil pour le lire (et Dieu seul sait à quel point mes heures de sommeil sont précieuses).
Si clairement, l’auteur se pose en agnostique convaincu, il est pourtant, malgré quelques phrases accrocheuses, il est très respectueux et ne juge pas.
j’ai ri, appris et j’ai déjà envie de le réécouter !
nul, moyen, bon, très bon, à ne pas manquer
Les Lectrices Anonymes 